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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 07:52

haber2.jpgVoici ce que l’on pourra lire sur le rabat droit de la couverture (et qui devrait dans les prochains mois à venir, faire l’essentiel des critiques de la presse sur Internet, mais ne soyons pas trop insolent) :

 

Ce deuxième tome poursuit la biographie du chimiste juif allemand Fritz Haber, de 1908 à décembre 1914, période durant laquelle peu devinèrent ce qu’allait inaugurer et coûter ce qui s’appellera la « Grande Guerre ». Placer la Science au service de l’Industrie, l’éthique scientifique au service de l’Armée, tel fut pour certains savants et hommes politiques le devoir national envers « l’esprit allemand ». Fritz Haber en réalisa parfaitement le programme : inventeur du gaz moutarde il fut un nationaliste radical et belliciste. C’est dans ce contexte trouble et fascinant que Haber se lia d’amitié avec le jeune Albert Einstein, futur grand héros du XXe siècle.

 

 

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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 09:20

Rectificatif : Le tome 2 de Fritz Haber ne sortira pas le 2 novembre comme prévu. Aux dernières nouvelles, la sortie est reportée à l’office du 21 novembre. Un problème est survenu chez l’imprimeur puisque les bonnes-feuilles qui me sont parvenues tiraient fortement sur le vert, avec une perte importante des contrastes. Pilon, réimpression et patience, donc.bonnes-feuilles.JPG

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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 07:59
Lessing-HainedeSoi.jpgLa biographie de Fritz Haber peut s’envisager de diverses façons, la plus évidente et la plus profonde restant peut-être celle qui aborde l’éthique du scientifique. Mais il y en a une tout aussi importante, c’est celle qui traite du problème de la judéité. Le malaise d’être juif est un mal qui naquit dans le cours du XIXe siècle et l’on peut s’accorder à dire que c’est le juif allemand Theodor Lessing qui fut l’un des premiers à se pencher sur le problème, en plaçant des mots sur le mal et en le dénommant le jüdische selbsthass, la haine de soi juive. Ce phénomène toucha un grand nombre d’intellectuels juifs de l’époque, comme le jeune Weininger, Kraus, Rathenau, Maximilian Harden, ou, bien entendu, Fritz Haber. Theodor Lessing fut assassiné par les nazis à Marienbad, le 30 août 1933.
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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 17:27
Einstein2.jpgSi la lettre qu’il envoya au président Franklin D. Roosevelt le 2 août 1939 lui causa une très mauvaise publicité, Albert Einstein n’en demeure pas moins un très grand esprit de courage et de volonté. On a retenu de lui ce qu’il accepta, mais une tendance assez étonnante et persistante souhaite que l’on oublie tout ce qu’il a eu le courage de refuser. Sollicité de toute part, Einstein réussit néanmoins à rester fidèle à ses convictions alors que celles-ci n’étaient certainement pas à la mode de l’Allemagne. Sa position antimilitariste, pour n’évoquer que cette dimension, fut particulièrement difficile à tenir, et très peu de grandes figures, politiques, culturelles ou intellectuelles, ont su aussi bien que lui défendre cette position, tant la critique de la guerre était, dans les années 1914 et 1915, unanimement interprétée comme la marque d’un anti-patriotisme intolérable. J’essaie de faire comprendre dans Les Héros, à quel point la position de Einstein était difficile à tenir ; Einstein était amené à côtoyer les savants qui avaient signé le manifeste dit des 93, cette lettre ouverte aux Nations civilisées, qui clamait haut et fort que l’Allemagne n’avait rien à se reprocher en violant le droit de la Belgique.
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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 06:52
PaulRichter.jpgPaul Richter (1887-1961), le héros de La Mort de Siegfried était un acteur autrichien qui connut un succès énorme en incarnant Siegfried, si bien qu’on disait de lui qu’il était le Rudolph Valentino des Allemands.  
PaulRichter2.jpg
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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 07:18

200603.jpgLes passages oniriques qui parsèment le premier tome l’Esprit du Temps, et que l’on retrouvera dans Les Héros comme dans chaque volumes encore à paraître, sont en réalité tirés du film de Fritz Lang, Les Nibelungen, et en particulier du premier épisode (Lang réalisa son projet en deux films), La Mort de Siegfried. Commencé en 1922 et présenté dans les salles en 1924, en pleine crise du Mark, ce film produit par la UFA et en partie par l’IG Farben, fut l’un des plus chers de son temps. Dans le quatrième tome de ma biographie, je mettrai en scène l’avant-première du film, qui se déroula au UFA Palats am Zoo de Berlin, le 24 février 1924, en présence du Chancelier Gustav Stresemann.Lang-Nibelungen.jpg

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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 09:53

Weizmann-NaissanceIsrael.jpgImpossible de mettre Weizmann en scène sans avoir ses mémoires à portée de main. Ce livre, qui a paru en 1957 aux éditions Gallimard et qui étonnamment ne fut plus jamais réédité, est une mine d’anecdotes et d’informations essentielles pour comprendre qu’elle était véritablement la politique sioniste du premier président de l’Etat d’Israël. Les parallèles entre le parcours de Weizmann et celui de Haber sont nombreux et troublants, et une scène racontant un dîner chez les Weizmann recevant Haber n’est pas la plus étonnante. Autre comparaison, le lien qu’entretenaient ces deux grands scientifiques juifs avec l’IG Farben. J'ai déjà raconté dans le premier tome les relations de Haber avec Duisberg et l'IG Farben, place à Weizmann à présent. Extrait :

Je ne sais combien de temps j’eusse été capable de garder la chaire d’assistant sans un coup de chance extraordinaire dès le début. Je fus en mesure de vendre un brevet d’invention à la I. G. Farbenindustrie d’Allemagne, et cela me procura immédiatement un revenu régulier de six cents marks par mois. Ce fut pour moi une prodigieuse aventure. J’avais acquis mon indépendance matérielle! De plus, je l’avais obtenue par mes efforts personnels et sur mon champ d’expériences en tant que chimiste. Quant aux rapports réels avec la gigantesque entreprise qu’est la I. G. Farbenindustrie, je n’y prêtai guère d’attention. Peu de gens, à cette époque, songeaient à cette usine chimique comme étant le centre de la puissance militaire allemande et de ses rêves de conquête mondiale. J’éprouve un sentiment bizarre en me souvenant que, moi aussi, comme beaucoup d’innocents chimistes étrangers, j’ai contribué un peu à la puissance de ce sinistre instrument de l’ambition allemande. Un peu plus tard, je vendis ma première découverte à une firme parisienne et cette aubaine me permit de rembourser mon père d’une partie des dépenses de mon instruction.
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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 08:46
Haber-copie-1.jpgCicatrice et honneurs au plastron.

Outre le fait qu’il s’est dès le plus jeune âge identifié à la philosophie d’Emerson et de Thomas Carlyle, Fritz Haber fut véritablement considéré comme un héros de l’Allemagne par ses concitoyens. Chevalier de première classe de la Croix de Fer et chevalier de l’Ordre des épées de Hohenzollern pour services rendus à la Nation reconnaissante, Haber fut le seul juif à avoir atteint le grade de capitaine dans l’armée prussienne, tout comme, en 1933, il fut le seul à bénéficier de mesures d’exception, lors du décret nazi qui promulguait « la revalorisation de la fonction publique ».
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 12:45

200703023.jpgLa question qui m’a été la plus souvent posée, si l’on excepte l’indémodable Quand sortira la suite ? reste certainement : Pourquoi Fritz Haber ? 

C’est une question complexe et en même temps assez simple. Fritz Haber m’intéresse avant tout parce qu’il s’agit d’un personnage particulièrement riche en contradictions. Plus on s’intéresse à lui, plus l’on en vient à approcher les personnages qui font son entourage, plus il devient évident que Fritz Haber n’est pas un cas unique et que cette Allemagne du début du XXe siècle déploie, elle aussi, une somme impressionnante de contradictions. L’Europe de Fritz Haber a produit des pensées, des idéologies et une morale excessives et radicales, comme si cette époque désirait transcender la philosophie, la repousser dans ses derniers retranchements. Haber est le fruit parfait d’une époque qui a insufflé au capitalisme sa véritable modernité, en rapprochant la science de l’industrie, par exemple, ou en repensant fondamentalement l’éthique scientifique et militaire. Et qui dit contradiction, dit complexité. Parler de choses complexes en bande dessinée, mode qui privilégie la synthèse avant tout, était un enjeu qui m’a fortement intéressé. Voilà pourquoi Haber. Parce que tout, me semble-t-il, s’est joué là, et, entre autre, avec lui.
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 11:12

Du9

J’ai accordé un entretien à Xavier Guilbert chroniqueur pour le site Du9, lors du dernier festival d’Angoulême. Neuf mois plus tard, le résultat est publié, et il est plus qu’étrange… puisque j’étais légèrement ivre durant l’interview ! En plus, ce qui n’arrange rien à mon cas, Xavier a tenu à retranscrire in extenso l’enregistrement, ce qui donne à mon avis quelque chose d’assez indigeste à la lecture (je parle de mon propre bavardage, bien entendu) Le tout rend donc mes propos parfois peu clairs… (à me relire, je dois avouer que je ne me suis pas toujours compris…) Cela m’apprendra ! N’ayant pas été prévenu que mes paroles allaient être retranscrites sans réécriture, et n’ayant pas reçu le texte en relecture avant la mise en ligne, je me suis dit qu’une petite précision contextuelle avait peut-être son intérêt. Voilà qui est fait. Et non, non, non, je ne dirai pas de mal de M. Xavier Guilbert.

bandeaudu9.jpg
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